•On retrouve bien le style incisif, sans fard de Virginie Despentes, fait de punchlines imparables.
•Oscar écrit un post abject sur Rebecca sur les réseaux sociaux. Rébecca lui répond la rage au ventre. Sa lettre commence par :
𝐶ℎ𝑒𝑟 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑟𝑑,
J'𝑎𝑖 𝑙𝑢 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑡𝑢 𝑎𝑠 𝑝𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒́ 𝑠𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝐼𝑛𝑠𝑡𝑎. 𝑇𝑢 𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑖𝑔𝑒𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑖 𝑚'𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑐ℎ𝑖𝑒́ 𝑠𝑢𝑟 𝑙'𝑒́𝑝𝑎𝑢𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡.[je cite].
Voilà le ton est donné.
Oscar a cherché de manière pathétique à attirer son attention.
Débute une relation épistolaire entre Oscar harceleur sexuel amnésique, alcoolique, polytoxicomane qui rêve d'être clean à défaut d'être un bon père, et Rébecca, enveloppée de la tristesse résignée d'une actrice déjà trop vieille pour jouer les meilleurs rôles, et qui se cantonne à celui d'être nostalgique d'une vie de "défonce" [je cite].
Elle réalise avec stupéfaction qu'être clean équivaut à trois liftings et quinze thalasso et vise la sobriété comme un état de splendeur à atteindre. Elle revient sur la notoriété qui ne tient qu'à un fil, celui sur lequel il suffit de tirer pour que tout s'affaisse.
•Sur fond de mouvance Me Too, Rébecca reproche avec ferveur le masculinisme ambiant, encore trop ancré dans nos sociétés. Elle salue presque Oscar qui fait "𝑙'𝑒𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑐ℎ𝑎𝑞𝑢𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑑'ê𝑡𝑟𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑟𝑑"
•Dans une prise de position profondément fémininiste, elle dénonce, à juste titre, avec force et rage la mutilation du désir des femmes, et revendique leur droit de dire non. Les femmes, telles des taureaux dans l'arène sont mises à mort par le patriarcat.
•Zoe, une victime d'Oscar, appartient à l'armée des filles maltraitées qui sortent du silence et qui ne s'inclineront plus alourdies par une honte qui doit changer de camp.
• Le fond reste rempli de vérités même si Virginie Despentes peut parfois être dans le clivage.
Un incontournable de la rentrée littéraire !
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